Présentation de l'histoire de l'imamat ismaili et de sa communauté, parallèlement aux événements de la Ummah et du reste du monde, fondée sur le matériel pédagogique du programme d’études secondaires de l'Institut d’études ismailies (IIS).

Annonce : Le Prince Rahim Aga Khan V nommé 50ᵉ Imam héréditaire des musulmans Shia Ismaili
Annonce : Son Altesse Prince Karim Aga Khan IV, 1936-2025
L'imamat ismaili est une entité supranationale représentée par des imams se succédant depuis l'époque du prophète Mahomet (que la paix soit sur lui et sur sa famille). L'imam ismaili tient un rôle spirituel et a pour mandat d'interpréter la foi. Son statut ne revêt pas de dimension politique ; à l'époque contemporaine, les imams ne règnent sur aucun territoire. Selon l’islam, les mondes spirituels et matériels sont inextricablement liés. La foi ne détourne donc pas les musulmans, ou leurs imams, de leurs responsabilités quotidiennes et pratiques au sein de leur vie de famille, dans leurs entreprises et dans les affaires communautaires. Au contraire, elle est une force sur laquelle chacun devrait prendre appui afin d’approfondir sa responsabilité envers son habitat terrestre, d’en relever les défis et d’améliorer la qualité de vie de tous les êtres humains.
- Son Altesse Prince Karim Aga Khan IV, Discours devant le parlement canadien en 2014
Historiquement, et dans l'époque contemporaine, l'imamat ismaili s’est engagé dans des relations diplomatiques officielles et non officielles avec de nombreuses entités. Ces collaborations sont motivées par les intérêts de l'imamat découlant de l'éthique de l'islam, et ont pour but d'améliorer la qualité de vie dans le monde entier et de faire progresser les causes en faveur de la dignité humaine, de l'engagement pluraliste et de la construction de la paix.
Ce sens de l'intérêt commun étaye la collaboration de l'imamat ismaili avec les gouvernements nationaux, leurs groupements régionaux (comme l'Union européenne et la Communauté d'Afrique de l'Est), les agences publiques internationales et de nombreuses organisations non gouvernementales.
Sur la base de valeurs et d'objectifs communs, les gouvernements et les agences supranationales et internationales accordent à l'imamat ismaili les attentions et les privilèges d’une reconnaissance diplomatique afin de faciliter leur collaboration. Des protocoles de coopération ont ainsi été signés entre divers pays et l'imamat ismaili, directement ou par l'intermédiaire des institutions du Réseau Aga Khan de développement (AKDN).
Plusieurs États et organisations ont entamé des relations officielles avec l'imamat ismaili, et notamment l'Afghanistan, le Bangladesh, le Brésil, le Canada, la Commission européenne, la Communauté d'Afrique de l'Est, la France, le Kazakhstan, le Mali, le Pakistan, le Portugal, la République kirghize, la Syrie, le Tadjikistan ainsi que les États américains de la Californie, de l'Illinois et du Texas.
Selon la tradition musulmane de leadership, dont l’histoire s’étend sur 1 400 ans, un imam, qu'il soit chiite ou sunnite, doit non seulement interpréter la foi pour ceux qui se réfèrent à lui, mais aussi mener des initiatives d'amélioration de la sécurité et de la qualité de vie de sa communauté et de toutes les personnes qui y vivent.
Aux yeux de l'imamat ismaili, la « qualité de vie » correspond donc à une vision holistique englobant l'ensemble du contexte éthique et social au sein duquel vit chaque individu. Ainsi, ceci implique d’investir avec une conscience
sociale dans les personnes, dans leurs efforts pour favoriser le pluralisme, dans leurs activités intellectuelles et dans la quête de connaissances nouvelles et utiles, tout autant que dans l'amélioration de leurs conditions matérielles. C'est dans ce contexte que l'imam actuel a créé et préside les organisations et les agences du Réseau Aga Khan de développement (AKDN), dont l'objectif est de répondre aux complexités changeantes des processus de développement modernes.
Le Réseau Aga Khan de développement est un groupement d'agences privées, internationales et non confessionnelles qui œuvrent afin d'améliorer les conditions de vie et les opportunités des populations vivant dans certaines des régions les plus pauvres du monde en développement, en Asie centrale, en Asie du Sud, en Afrique et au Moyen-Orient.
Les missions des institutions de l'AKDN couvrent l'éducation (de la maternelle à l'université, en passant par la recherche), la santé (des soins primaires aux soins tertiaires, en passant par l'enseignement et la recherche), la culture, le développement rural, l'habitat humain, l'intervention en cas de crise, la microfinance, le développement économique et la valorisation d'institutions de la société civile.